En décembre 2020, les dirigeants de tous les pays de l’Union européenne, le Parlement européen et la Commission européenne ont approuvé un Plan de Relance pour aider à réparer les dommages économiques et sociaux causés par la pandémie COVID-19. Grâce au budget à long terme de l’UE et à l’instrument temporaire #NextGenerationEU, un total de 2 018 milliards d’euros contribuera à construire une Europe plus verte, plus numérique et plus résiliente.
Pour accéder aux fonds de la Facilité pour la reprise et la résilience, pièce maîtresse du plan de relance pour l’Europe, les États membres présentent un Plan national de relance et de résilience, dans lequel au moins 37% des dépenses sont dédiées à l’action climatique, et au moins 20% à la transition numérique. Les plans nationaux de relance et de résilience doivent être mis en œuvre au plus tard d’ici à 2026.

Le plan de relance en France

La France a sollicité et obtenu (suite à l’accord du Conseil du 13 juillet 2021) un total de 39,4 milliards d’euros de subventions, au titre de la Facilité pour la reprise et la résilience (FRR) – pièce maîtresse de NextGenerationEU.
Cette enveloppe représente 1,7% du PIB (chiffres 2020), et environ 40% de son plan de relance national, baptisé « France Relance », dont le total s’élève à 100 milliards d’euros.

Le plan de relance et de résilience repose sur les trois mêmes piliers que « France Relance » (transition écologique, compétitivité, cohésion sociale et territoriale), avec un accent particulier sur la préservation du climat puisque 46% des financements seront alloués à la transition verte. En outre, 21% des fonds seront dédiés à la transformation numérique de l’administration publique, de l’enseignement et du secteur privé. Quant à la cohésion sociale et territoriale, le plan prévoit d’investir massivement dans la formation, pour aider la population active à s’adapter à l’économie de l’après-COVID, avec un effort tout particulier en direction des jeunes.

Il comprend un total de 21 projets de réformes et 70 projets d’investissements.

En savoir plus
Plan National pour la Relance et la résilience France
Mesures et tableau de bord

Assurer la transition écologique de la France

Avec 46 % de son enveloppe dédiée à la transition écologique et énergétique, le plan de relance français prévoit d’investir dans :

  • la rénovation énergétique des bâtiments (5,8 milliards d’euros)
  • la mobilité propre (infrastructures et véhicules) (7 milliards d’euros, dont 4,4 milliards pour le ferroviaire et 2 milliards pour les véhicules propres et la mobilité du quotidien)
  • la décarbonation des processus industriels (300 millions d’euros)

Il comprend également des investissements importants en matière de R&D et d’innovation, en particulier dans le domaine des technologies vertes, qui devraient favoriser le déploiement de l’hydrogène renouvelable et bas carbone (1,9 milliard d’euros).

Le plan contribue également à la préservation de la biodiversité par des investissements dans les zones protégées, la restauration écologique, l’amélioration de la gestion forestière et l’extension des zones boisées.

Assurer la transition numérique de la France

Le plan français consacre par ailleurs 21 % de son enveloppe totale à des mesures qui soutiennent la transition numérique, via des investissements dans la recherche et l’innovation, le déploiement de nouvelles technologies numériques, la numérisation de l’administration publique, la cyber sécurité, l’identité numérique et la santé en ligne.

Il comporte également des investissements dans la connectivité numérique, notamment dans les zones rurales (couverture des zones blanches), le soutien à la numérisation des entreprises et l’amélioration de l’éducation et des compétences numériques.

Investir dans la cohésion sociale de la France

Au niveau social, le plan met l’accent sur l’amélioration des compétences, afin de préparer les citoyens aux métiers de demain et surtout, à renforcer leurs capacités d’adaptation. Cela passe par de vastes programmes de formation de la population active (2,5 milliards d’euros pour la formation continue), et au soutien à l’emploi et à la formation des jeunes, qui ont fortement été impactés par la crise sanitaire : une enveloppe de 4,6 milliards d’euros est prévue pour la jeune génération, à travers un accroissement des possibilités de formation au niveau de l’enseignement supérieur et des subventions ciblées à l’embauche des jeunes.

En outre, la modernisation du système de santé, dont les fragilités ont été révélées pendant la crise sanitaire, sera soutenue avec une enveloppe de 2,5 milliards d’euros, notamment pour la rénovation des hôpitaux et établissements de soins, l’amélioration des relations entre hôpital et médecine de ville dans les territoires, et la modernisation des infrastructures et des équipements médicaux.

La « résilience » économique passe également par des mesures visant à améliorer la viabilité des finances publiques (grâce à l’amélioration de la qualité et de l’efficacité de la dépense publique), afin de laisser des marges de manœuvre budgétaires en cas de futures crises, ainsi que par l’amélioration de l’accès au financement des entreprises.

Des financements supplémentaires pour les territoires et la solidarité

Dans le cadre du plan de relance européen, l’Union européenne a également renforcé la politique de cohésion actuelle (i.e. sur la période 2014-2020) par une enveloppe additionnelle de 50 milliards d’euros pour l’ensemble des pays de l’Union. Cette initiative, baptisée « REACT-EU » bénéficie à la France : 3,09 milliards d’euros lui ont été alloués pour l’année 2021, et 822 millions d’euros suivront en 2022.

Ces fonds bénéficieront à toutes les régions françaises et viendront compléter les programmes opérationnels existants, dans le soutien au marché du travail, de l’emploi, des PME et des familles à faible revenu, ainsi que sur les investissements liés aux transitions verte et numérique.

Au 19 août 2021, ce sont 2,4 milliards d’euros supplémentaires qui ont été engagés en France au titre des différents fonds de cohésion (FEDER, FSE et FEAD). À titre d’exemple, le FEAD (fonds européen d’aide aux plus démunis) sera abondé de 104 millions d’euros supplémentaires pour l’aide alimentaire aux plus de 4,8 millions de personnes dans le besoin. Avec la pandémie du coronavirus, le nombre de personnes n’ayant pas accès à suffisamment de nourriture pour elles-mêmes et leurs familles a augmenté de 20%. Le FEAD contribue à environ un tiers de la totalité de l’aide alimentaire livrée en France, des colis alimentaires principalement.