Le 15 Juin, la Commission européenne a présenté une communication exposant les premiers enseignements tirés de la pandémie de COVID-19 au cours des 18 derniers mois et s’appuie sur ces enseignements en vue d’une action renforcée à l’échelon de l’Union et à l’échelon national. L’objectif est d’aider à mieux anticiper les risques pour la santé publique et à améliorer la planification des mesures d’urgence, ce qui aboutira à des réactions communes plus rapides et plus efficaces à tous les niveaux.

Dix enseignements concernent ce qui doit être amélioré et ce qui pourra être amélioré à l’avenir. Ces dix enseignements ne sont pas exhaustifs, mais donnent un premier aperçu des actions à mettre en œuvre dès maintenant dans l’intérêt de tous les Européens:

  1. Une détection plus précoce et des réactions plus adaptées nécessitent une surveillance sanitaire mondiale solide et un système européen amélioré de recueil d’informations sur les pandémies. L’Union devrait jouer un rôle moteur dans la conception d’un nouveau système mondial de surveillance, solide et fondé sur des données comparables. Un système européen nouveau et amélioré de recueil d’informations sur les pandémies sera lancé en 2021.
  2. Des avis scientifiques plus clairs et mieux coordonnés faciliteraient la prise de décisions en matière d’action publique ainsi que la communication publique. L’Union devrait nommer un épidémiologiste en chef européen et les membres d’une structure de gouvernance associée d’ici fin 2021.
  3. L’amélioration de la préparation requiert des investissements, un contrôle et des examens constants. La Commission européenne devrait élaborer un rapport annuel sur l’état de préparation.
  4. Les outils d’urgence doivent être prêts plus rapidement et plus faciles à activer. L’Union devrait établir un cadre pour l’activation d’un état d’urgence pandémique européen et se doter d’une boîte à outils pour les situations de crise.
  5. La coordination des mesures devrait devenir un réflexe pour l’Europe. L’union européenne de la santé devrait être approuvée sous peu (avant la fin de l’année), et la coordination et les méthodes de travail entre les institutions devraient être renforcées.
  6. Des partenariats public-privé et une consolidation des chaînes d’approvisionnement sont nécessaires pour garantir les flux d’équipements et de médicaments critiques. L’Autorité européenne de préparation et de réaction en cas d’urgence sanitaire (HERA) devrait être opérationnelle d’ici début 2022, et un projet important d’intérêt européen commun dans le domaine de la santé devrait être mis sur pied le plus vite possible, pour permettre des innovations radicales dans le secteur pharmaceutique. Grâce à la réserve «Fab UE», l’Union devrait disposer de suffisamment de capacités mobilisables à tout moment pour produire 500 à 700 millions de doses de vaccin par an, la moitié de ces doses devant être prêtes au cours des six premiers mois d’une pandémie.
  7. Une perspective paneuropéenne est essentielle pour rendre la recherche clinique plus rapide, plus vaste et plus efficace. Une plateforme européenne à grande échelle pour les essais cliniques multicentriques devrait être mise en place.
  8. La capacité de faire face à une pandémie dépend d’investissements continus et accrus dans les systèmes de santé. Il convient d’aider les États membres, dans le cadre de leurs investissements en faveur de la reprise et de la résilience, à accroître la résilience globale des systèmes de soins de santé.
  9. La prévention des pandémies ainsi que la préparation et la réaction à celles-ci constituent une priorité mondiale pour l’Europe. L’Union devrait continuer à jouer un rôle moteur dans la réaction mondiale, notamment par l’intermédiaire de COVAX, et à consolider l’architecture mondiale de sécurité sanitaire en assumant un rôle de premier plan dans le renforcement de l’Organisation mondiale de la santé. Des partenariats de préparation aux pandémies avec des partenaires clés devraient également être formés.
  10. Il convient de mettre au point une approche plus coordonnée et plus pointue de lutte contre la mésinformation et la désinformation.

Prochaines étapes

Le rapport sur les premiers enseignements tirés de la pandémie de COVID-19 alimentera les débats des dirigeants lors du Conseil européen de juin. Il sera présenté au Parlement européen et au Conseil de l’Union européenne, et sera suivi de mesures concrètes de la Commission au cours du second semestre 2021.

Déclarations de membres du collège

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré: «La réaction globale de l’Union à la pandémie a été d’une envergure inédite et s’est produite en un temps record, ce qui prouve l’importance de la coopération en Europe. Ensemble, nous avons réalisé ce qu’aucun État membre de l’Union n’aurait pu faire seul. Mais nous avons également appris ce qui fonctionnait bien et ce qui pourrait être amélioré face à des pandémies futures. Nous devons à présent transformer ces enseignements en changements.»

Margaritis Schinas, vice-président chargé de la promotion de notre mode de vie européen, a déclaré: «Bien que la politique de santé à l’échelon européen en soit encore à ses débuts, la réaction de l’Union à la pandémie a été considérable et a englobé toutes sortes d’initiatives sans précédent, qui ont été conçues et mises en œuvre en un temps record. Nous avons agi rapidement et en faisant preuve d’ambition et de cohérence. Si cela a été possible, c’est aussi grâce à la solidarité inédite manifestée au sein des institutions de l’Union, qui a permis une réaction unie de l’Union. Il s’agit là d’un enseignement précieux, dont nous devons continuer à tirer parti. Mais nous n’avons ni le temps ni la possibilité de relâcher nos efforts. Aujourd’hui, nous cernons des domaines où nous savons déjà que des actions supplémentaires peuvent et doivent être mises en œuvre afin d’obtenir une réaction sanitaire plus efficace à l’avenir. Cette crise peut servir de catalyseur pour la poursuite de l’intégration européenne dans les domaines où celle-ci est le plus nécessaire.»

Stella Kyriakides, commissaire à la santé et à la sécurité alimentaire, a déclaré: «Il nous faut transformer cette crise de santé publique sans précédent en une occasion de reconstruire plus solidement. Le principal enseignement tiré de la crise de la COVID-19 est la nécessité de convertir les solutions ad hoc utilisées pour faire face à la crise en structures permanentes qui nous permettront, à l’avenir, d’être mieux préparés. Nous devons mettre en place une union européenne de la santé forte dès que possible. Devant une pandémie ou une autre menace pour la santé publique, on ne saurait perdre du temps. L’action d’urgence doit se muer en capacité structurelle. La solidarité, la responsabilité et l’effort commun à l’échelon européen face aux menaces qui nous frappent tous de la même manière, voilà ce qui nous permettra de surmonter cette crise comme celles à venir.»

Contexte

Lorsque la crise commençait à s’étendre, l’Union a engagé des mesures très diverses, relevant de la politique de santé — par exemple la stratégie de l’Union européenne concernant les vaccins (qui constitue une approche commune en matière de vaccins) — ou d’autres politiques. Ainsi, l’initiative ayant trait aux voies réservées a permis de préserver la circulation des denrées alimentaires et des médicaments dans l’ensemble du marché unique. Une méthode commune d’évaluation du taux d’infection dans les différentes régions a fortement rehaussé la cohérence des tests et des décisions de mise en quarantaine. Plus récemment, le certificat COVID numérique de l’Union a été approuvé et déployé en un temps record, ce qui ouvre la voie à la reprise en toute sécurité du tourisme et des voyages cet été et au-delà. Dans le même temps, l’Union a pris des mesures décisives pour faire face aux répercussions économiques de la pandémie. Pour ce faire, elle s’est largement appuyée sur l’expérience des difficultés ou crises économico-financières passées et sur les dispositifs qui avaient été créés pour y remédier.

Néanmoins, ces réussites n’occultent pas les obstacles rencontrés, notamment les freins à l’augmentation des capacités de fabrication et de production, s’expliquant en partie par le fait que la recherche, le développement et la production n’étaient pas constamment intégrés, ce qui a initialement limité la disponibilité des vaccins. Bien que l’on ait depuis pallié ce problème, des solutions plus durables s’imposent en vue d’atténuer les effets des crises et autres événements néfastes touchant la santé.

Pour plus d’informations

Communication sur les premiers enseignements à tirer de la pandémie de COVID-19

Site web de la Commission européenne consacré à la réaction face au coronavirus

Des vaccins sûrs et efficaces dans l’Union

Certificat COVID numérique de l’UE